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Nuit de Chine ...

mardi 31 mai 2005, par moriweb

L’aventure chinoise de Générik Vapeur : quelques traces écrites et photographiques transmises par Kevin en direct de Shanghai ...


"Bon, et ben je ne progresse pas beaucoup en chinois : je sais dire bonjour (Ni Hão), au revoir (Dzaï djienne) merci (Chièchié) et pardon (douabouchi). J’ai trouvé dans le bus Generik le petit "chinois de poche", alors je m’entraine ; j’ai même réussi à demander où se trouvaient les toilettes ! la plupart du temps on fait des dessins ou bien on montre du doigt ce qui nous interesse.

Ici, c’est pas pareil. Cette planète est tellement ... énorme ! 17 millions d’habitants.

Un trafic de fous, un nuage de pollution, les chinois construisent un gratte-ciel (plus de 100 m de haut) par jour. Un par jour.

Des échafaudages de bambous, tu passes dessous,

tu évites les vélos, les odeurs de bouffe qui restent imprégnées sur ta chemise en soie à 5 euros, la chaleur moite et étouffante, les regards, les postures, Les agents de la circulation au milieu d’une marée intense
de vélos, de scooters, de wolswagen, de toyotas, de taxis, de klaxons.
Des crissements de freins, des sifflets, et une population si calme, si silencieuse. Personne ne hausse la voix, aucun excès de zèle. Un petit vieux passe en frappant très très fort dans ses mains, il n’est pas fou, il fait de l’exercice. Tu appelles un taxi, "ni hao, et ben , euh ... tenez voila la carte de l’hotel". Coté face l’adresse en anglais,coté pile, des idéogrammes, pas un seul chiffre. Impossible de lire le journal, le menu, de te repérer, tu te perds vite. Orientation quasiment impossible, l’horizon n’existe pas. J’ai filmé les essais de Marc pour sa descente en rappel, à 80 mètres au dessus de la fourmilière. Tu ne vois pas l’horizon.

Certains grattes-ciel semblent flotter au dessus la ville. La nuit, des néons, très peu de monde dans les rues, le centre ville vit au ryhtme de son économie grandissante.

Marre de ce bussiness center, Fana et moi prenons un taxi pour Yuyuan Garden. On ne sait pas où l’on va. Il est 23 heures. 30 minutes de travelling en taxi, arrivée devant
un temple chinois, le temple de Confucius. On marche, un femme vend des semelles et des lacets dans une rue obscure. On s’engouffre dans des ruelles sans gratte ciels, pénombre, ambiance calfeutrée, des salons de massage pour les pieds, des chinois affalés sur des canapés, la télé a remplacé l’opium. Des oiseaux en cages, pas de chiens, pas de chats, pas de rats. Certains jouent aux cartes, d’autres mitonnent des préparations étranges, aux effluves ennivrantes, des écrevisses, des fruits frais. Il n’y a quasiment pas un bruit. Tout est calme, serein, zen ...

Chaque chinois a sa thermos de thé, il en boit du matin au soir. L’aurore débarque à 4h30 et la nuit arrive vers 19h00.

Toute la journée, les anciens sont dans les parcs. Vers 6 heures du matin, un vieux dj installe sa sono, et c’est parti pour un bal populaire, les couples retraités s’en donnent à coeur joie mais sans aucun sourire, très très concentrés, comme pour une performance sportive. Les parcs ici sont des atols de liberté. Il y a des oiseaux, et des arbres centenaires, peut-être millénaires, des statues, des minots en costume d’ecolier, et puis du Taï Chi. Personne ne se connaît mais tout le monde communique par une chorégraphie assez complexe. J’ai pas trop osé essayer. Faut être super balèze !

L’espace public, ici, c’est la nature. La rue chinoise est faite de jardins, d’arbres, pas de bitume. Coincée entre des tours hautes, belles, contraste éprouvant !

Hier soir on a bu un truc acheté dans un supermarché, et c’était vraiment très particulier, un gout assez louche. un chinois nous a expliqué en anglais aujourd’hui que c’est un breuvage à base de coucougnettes de differents animaux. J’ai du mal à le croire ...

Ce soir j’ai mangé pour 70 centimes d’euros. des brochettes de poulpe.
J’ai acheté un accordéon avec des touches de piano, pour 50 euros. La vie est assez facile pour un europeen.

J’ai fait mon baptème de Champêtre dans l’université de Shanghai.

Une école énorme, longue de 4 kilomètres avec un théâtre, un stade grand comme le vélodrome de Marseille ! Il faisait au moins 30°. On a fait un carton, tous les étudiants rigolaient et on a fini sous une fontaine énorme, à velo et en costume ! J’ai invité une chinoise qui m’a suivie sous la fontaine ! J’ai montré du doigt un policier qui nous observait : il a eu tellement peur d’être mouillé qu’il a détalé comme un lapin, on s’est bien laché. Ca m’a fait du bien !

Et puis hier soir on a assuré un boeuf musical dans un bar de Shanghai pour l’anniversaire de Karine. La bière coulait à flot et ce matin certains d’entre nous étaient bien fatigués ...

Le public ici est hallucinant ! Il est totalement à nous, il nous suit dans toutes nos propositions avec une joie interieure. La salade que nous mangeons pendant Bivouac a été largement partagée. C’était le premier spectacle de rue à Shanghai.

Les chinois sont très curieux, ils s’approchent, rentrent dans nos loges, écoutent nos conversations, avec une discrétion assez maladroite. Lorsque tu enchaines deux mots en chinois, leur regard s’illumine.

Lundi soir, je suis allé me faire masser les pieds. J’etais dans un fauteuil, avec un thé au jasmin. Une jolie chinoise s’est occupée de mes pieds pendant une heure. Tout le monde se fait masser ici et c’est vraiment très très reposant.

Demain je crois que je renquille pour un Champêtre. On le fait dans un parc, y a le costume qui sèche dans la salle de bain de l’hotel. Il est tard et avec Pinx et Marc on se regarde les rushes videos de la journée. Y a plein de matière pour faire un beau film !

Grand-mère,
lorsque Papa m’a appelé, j’étais dans un parc magnifique. Des vieux chinois qui jouaient aux échecs se sont levés pour s’approcher d’un arbre. Ils tentaient d’attraper un petit oiseau blanc avec un bec rouge pas craintif pour un sou, j’ai grimpé à l’arbre et réussi à le saisir. Un des anciens l’a pris dans ses mains et il est parti. Je l’ai suivi un moment, je pensais qu’il allait laisser cet oiseau s’envoler. Il ne l’a pas fait. Ce petit piaf blanc est surement à l’abri, sous un porche de style chinois à côté d’un vieil arbre qui en a vu passer des orages.

Je vous embrasse et je pense très fort à vous. De l’autre bout du monde.
Dzaï djienne "

Kevin

5月31日  上海  法国马赛Generik Vapeur舞团的街头表演 = Spectacles de rue « Bivouacs »de la compagnie marseillaise Générik Vapeur

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